Qu’elle soit provoquée par l’âge ou par des maladies, comme celle d’Alzheimer, la dépendance devient un enjeu majeur pour la société française. A tel point qu’elle est nommée le « cinquième risque » de la protection sociale.
Malgré un projet de loi initié par le gouvernement en 2014, la France est encore en attente de mesures pour combler le manque de dispositifs de prise en charge et d’accueil des personnes âgées qui ont perdu leur autonomie.
La dépendance en 2015 : un phénomène coûteux
Sur 66 millions de Français, 15,6 millions ont plus de 60 ans (soit 24 % de la population). Parmi elles, plus d’1,2 million sont en situation de perte d’autonomie partielle ou lourde. Cela représente 7,8 % des plus de 60 ans. Deux tiers sont des femmes. Les personnes de moins de 60 ans en situation de dépendance sont estimées à 1 million.
Financer la perte d’autonomie représente un coût élevé, malgré les aides attribuées par l’État. En moyenne, le maintien à domicile d’une personne dépendante coûte 1 800 € par mois et 2 500 € par mois en établissement spécialisé. Coût que les aides fournies par l’État ne couvrent que très partiellement. On pense notamment à l’Apa (Allocation Personnalisée d’Autonomie), qui a pour objectif de payer les aides techniques et les interventions d’aide à domicile, et à régler le tarif « dépendance » des établissements spécialisés. Une personne peut bénéficier de l’Apa si elle remplit les trois critères suivants :
- avoir plus de 60 ans ;
- justifier d’une résidence stable et régulière en France ;
- remplir des conditions précises de perte d’autonomie (précisées dans la grille de l’AGGIR).
Le montant de l’aide est ensuite calculé selon les ressources de la personne bénéficiaire. En moyenne, l’Apa fournit 450 € pour l’aide à domicile, et 520 € pour le maintien en établissement spécialisé.
La France est-elle en retard dans la prise en charge des personnes dépendantes ?
La France ne bénéficie pas d’infrastructures ou de personnel qualifié semblables à ceux qu’offre le Japon, considéré comme un pays modèle dans la prise en charge des personnes âgées. Au Japon, 85 % des stations de métro sont accessibles par des ascenseurs, les escalators ont une vitesse ralentie, les étiquettes sont imprimées en plus gros caractères dans les magasins…
Début 2014, le gouvernement français a présenté un projet de loi dépendance. Son ambition ? Améliorer des points précis concernant la prise en charge des personnes en perte d’autonomie :
- augmentation des plafonds mensuels de l’Apa ;
- hausse des salaires et meilleure reconnaissance des intervenants à domicile ;
- adaptation des logements, notamment ceux dit « intermédiaires », c’est-à-dire les foyers-logements à mi-chemin entre le domicile et la maison de retraite.
2,2 millions de personnes dépendantes en 2040
Dans 25 ans, le nombre de personnes de plus de 60 ans concernées par la perte d’autonomie pourrait atteindre 2,2 millions.
L’évolution du nombre de personnes dépendantes devrait connaître trois phases : une accélération jusqu’en 2015 (« papy-boom »), une période plus creuse de 2015 à 2025 et nouvelle accélération à partir de 2025 (lorsque la génération du baby boom aura plus de 85 ans). D’ici là, la France aura-t-elle pris des mesures afin de faire face à ce problème national ?
La maladie d’Alzheimer, l’une des causes principales de la dépendance
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative à l’origine de 70 % des entrées en institution des personnes en situation de dépendance. Actuellement, on estime qu’1 homme sur 8 et 1 femme sur 4 en seront atteint au cours de leur existence.
A ce jour, il n’existe aucun moyen réellement efficace de prévenir la maladie d’Alzheimer. Cependant, certaines pratiques pourraient contribuer à éviter cette maladie en entretenant les facultés cognitives : activité physique régulière, lecture, jeux de mémoire, etc.
La plupart des assurances dépendance intègrent dans leurs garanties une prise en charge en cas de survenance d’une situation de perte d’autonomie causée par la maladie d’Alzheimer. Nos conseillers sont à votre disposition pour en parler avec vous.