Dans le cadre de la 15ème édition du baromètre de la santé visuelle, l’Asnav, l’Association nationale pour l’amélioration de la vue, met en garde les jeunes contre les problèmes de vue importants qu’ils rencontrent et contre les premiers signes d’alerte qu’ils négligent trop souvent.
Un bilan visuel assez désastreux
Les jeunes adultes dans la tranche d’âge 16-24 ans passent environ la moitié de leur journée sur un écran, soit pour le loisir, soit pour le travail. Avec en moyenne, cinq heures dix-huit sur un ordinateur, quatre heures trente-six sur un téléphone et une heure quarante-trois sur tablette, c’est plus de onze heures trente que les jeunes passent devant les écrans.
75 % des jeunes Français ont déjà ressenti des troubles visuels et 49 % estiment souffrir de fatigue visuelle. Seulement 40 % d’entre eux font cependant le lien entre les heures passées devant un écran et les maux qu’ils rencontrent. Ce constat est d’autant plus alarmant qu’un million de jeunes ne sont jamais allés voir un ophtalmologue pour vérifier leur vue. La moitié d’entre eux affirment qu’ils n’ont jamais eu accès à un contrôle visuel préventif.
34 % de cette tranche de la population préfère ne rien faire plutôt que de prendre les choses en main, principalement à cause d’un manque d’informations sur le sujet. De plus, les jeunes ne prennent pas conscience des risques qu’ils prennent à ne pas soigner leur vue. 65 % d’entre eux ne prennent jamais de pause lorsqu’ils sont sur un écran même s’ils savent que c’est recommandé. Pour des raisons d’esthétique ou de praticité, 41 % des 16-24 ans ne portent pas leurs lunettes quand ils sont en voiture (contre 26 % l’année dernière) et 37 % lorsqu’ils sont sous un scooter ou une moto (contre 17 % en 2018).
Des contrôles préventifs plus fréquents
Suite à cette étude, l’Asnav souhaiterait mettre en place un système de prévention chez les jeunes pour lutter contre les problèmes de vue à l’âge adulte. Sur le même modèle que le programme M’T dents sur le poste dentaire, l’objectif serait de mettre en place des rendez-vous de contrôle pour dépister les troubles de la vue dès le plus jeune âge.
94 % des parents sont favorables à cette action lors de l’entrée à l’école des enfants, à partir de trois ans. 83 % Serait d’accord pour que ce dispositif commence avant les trois ans de l’enfant.
Selon Bertrand Roy, président de l’Asnav, « Il y a une urgence à déployer en France, une politique volontariste de prévention, notamment en direction des 16-24 ans. »
Une campagne nationale de prévention
Pour sensibiliser tous les publics, mais plus particulièrement la tranche d’âge la plus touchée, une campagne nationale de prévention contre les troubles de la vue est prévue du 10 au 19 octobre 2019.
Durant cette période seront proposés des tests de vue gratuits chez les 4 500 opticiens partenaires de l’opération. Si un trouble de la vue est constaté, la personne sera automatiquement orientée vers un ophtalmologue qui pourra lui faire des tests plus poussés et lui prescrire des lunettes ou tout autre équipement d’optique le cas échéant.
L’objectif de cette campagne est d’enrayer les soucis de vision et de faire en sorte que les 16-24 ans ne commencent pas leur vie étudiante ou leur vie professionnelle avec des problèmes de santé qui pourraient être plus difficile à corriger une fois établis.
Les jeunes, de moins en moins couverts par une complémentaire santé
Début 2019, le la Fnim (Fédération nationale indépendante des mutuelles) nous indiquait que la proportion des jeunes couverts par une complémentaire santé est en chute libre : « Le taux d’équipement des jeunes générations dégringole ».
En 2017, 79 % des 18-24 ans étaient couverts, tandis qu’ils ne sont plus que 66 % en 2018. Les soins optiques étant les traitements où le reste à charge est le plus important, avec 21,1 % de la dépense totale, les jeunes ne bénéficiant pas de mutuelle optique ont donc plus de mal à se faire soigner.
Article publié le : 18/09/2019
Source : Asnav