Lors d’une visite dans un centre de protection maternelle et infantile (PMI) dans l’Essonne, Le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé mercredi 23 septembre 2020, l’augmentation de la durée du congé paternité dès juillet 2021.
Aujourd’hui le congé paternité, c’est quoi ?
Mis en place en 2002, le congé paternité est aujourd’hui de quatorze jours. Trois jours sont pris en charge par l’employeur et constituent le congé naissance. Les onze jours suivants sont couverts par la Sécurité sociale. En cas de naissances multiples (jumeaux, triplés…), sept jours supplémentaires sont alloués par l’Assurance Maladie.
Et en 2021 ?
Dès le 1er juillet 2021, le congé paternité va doubler et passer à vingt-huit jours.
« Doubler, c’est déjà un changement massif » a annoncé l’Elysée
La prise en charge de l’employeur sera toujours égale à trois jours. Seule la prise en charge de la Sécu augmente et passera de onze à vingt-cinq jours. La réforme imposera également une part obligatoire de ce congé : sur les vingt-huit jours, sept seront obligatoirement à prendre. Cette partie de la loi prend exemple sur le congé maternité où la prise de huit semaines est imposée. Les sept jours supplémentaires en cas de naissance multiples seront toujours valables en plus des vingt-huit jours prévus.
« Pour nous, l’obligation, c’est à la fois un enjeu de protection, mais aussi de justice sociale pour que le congé paternité soit bien accessible à tous, indépendamment de la nature du contrat de travail du deuxième parent », déclare l’Elysée.
Cette réforme coûtera entre 250 et 260 millions d’euros au Trésor public en 2021 et environ 500 millions dès 2022 pour une année pleine.
Selon L’Elysée, « 80 % de la population est favorable à cette loi. »
Pourquoi cette réforme ?
Deux raisons principales à cette nouvelle décision de l’Etat :
- améliorer l’égalité hommes / femmes,
- favoriser l’implication des pères dans le développement des nouveau-nés et jeunes enfants.
Cette réforme fait suite à la publication d’un rapport d’une commission d’experts, début septembre, intitulé « Les 1 000 premiers jours de l’enfant » qui indiquait que la durée du congé paternité était trop courte pour développer de vrais liens avec le nouveau-né.
L’Elysée a déclaré lors de l’annonce que cette loi doit « faire passer la France d’une position médiane au peloton de tête des pays européens les plus en avance, aux côtés de l’Espagne, de la Finlande, de la Norvège et du Portugal »
Pour qui cette réforme ?
Le congé paternité est accessibles au conjoint de la mère, au partenaire lié avec un pacte civil de solidarité ou à son mari, quel que soit leur statut professionnel.
À savoir qu’aujourd’hui, le congé paternité est pris par 67 % des Français, principalement chez les pères qui occupent un poste de fonctionnaire (88 %), ou en CDI (80 %).
Selon l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), pour limiter les refus des entreprises, une amende de 7 500 € est envisagée.
Source : Le Monde- Publié le 29/09/2020