Lors d’un débat organisé par le courtier grossiste Praeconis, Martial Bourquin a indiqué qu’il avait déposé un projet de loi pour faciliter les emprunteurs à changer de contrat d’assurance sans passer par leur banque.
« Ce n’est pas possible. Je sens un gouvernement qui ne prend pas les choses en main, alors qu’un problème comme celui-là pourrait être très rapidement réglé. Je veux libéraliser ce secteur qui ne l’est qu’à moitié. Il est temps que le gouvernement siffle la fin de la récréation » – Martial Bourquin
Dans sa proposition de loi, Martial Bourquin statue et fixe comme possibilité d’échéance la date anniversaire de la signature de l’offre de prêt. Il propose également de prendre des sanctions vis-à-vis des banques qui ne respecteraient pas ces accords et de rendre publiques les amendes. Cela permettrait, dans une logique de « name and shame » (nommer et faire honte), de générer de la mauvaise publicité pour les organismes visés afin qu’ils stoppent leurs mauvaises pratiques. Il estime que, dans trois ou quatre ans, ce marché pourrait devenir concurrentiel.
Aujourd’hui, Sécurimut, leader sur le marché de la délégation d’assurance de prêt, a réalisé 30 000 contrats en 2018 (dans le cadre de la loi Hamon et de la loi Bourquin). Magnolia, courtier en assurance emprunteur et acteur majeur du marché a réalisé 5 300 contrats, mais estiment essuyer encore 30 % de refus de la part des banques. Pour lutter contre ce phénomène, le comparateur a mis en place un pôle de juristes spécialisés qui dénoncent les manquements des organismes bancaires auprès de l’ACPR. Depuis cette mise en place, Magnolia a tout de même observé une baisse des refus : uniquement dans le cadre de la loi Bourquin, le taux passe de 70 % d’opposition de la part des établissements bancaires à 12 %.
« Le secteur bancaire a capturé l’argent de ces assurances qui sont à des prix prohibitifs, voire scandaleux parfois […] On ne peut pas rester dans la situation actuelle. » Martial Bourquin
dont trois milliards d’euros qui pourraient être récupérés au profit des consommateurs si le marché était plus ouvert à la concurrence. Un tiers des ménages français a actuellement contracté un crédit immobilier et 25 % du prix global de l’achat correspond à l’assurance de prêt.
« Un tiers de ménages ont un prêt immobilier et 80 % d’entre eux disposent encore d’une assurance souscrite auprès de la banque, c’est effectivement pour nous un marché très important » mais encore très poussif » – Loïc Biver, président de Praeconis
Publié le 27/06/2019 – Source : l’Argus de l’Assurance