Une prise en charge en hôpital public coûterait en moyenne 2 fois plus cher qu’en clinique privée. C’est l’écart relevé par l’étude annuelle de l’Agence technique de l’information sur l’hôpital (Atih). Qu’est ce qui peut l’expliquer ?
Des activités distinctes
2 115 euros en moyenne pour un séjour dans le public contre 1 204 euros dans le privé. Un décalage important qui ne serait toutefois pas vraiment représentatif…, « les segments d’activité couverts par les deux secteurs étant différents ».
Pour une estimation valable, l’étude a donc mis en parallèle des soins du même secteur et du même segment d’activité. Mais la tendance s’est confirmée : les établissements privés affichent des coûts bien plus légers !
Un fort contraste en chirurgie
- Pour l’ambulatoire par exemple, près de 70 % des opérations sont réalisées en clinique, pour une dépense moyenne de 898 euros. C’est bien en dessous du prix affiché dans le public (1 315 euros) !
- De même pour les interventions lourdes : les coûts moyens des séjours s’élevant respectivement 8000 et 16 650 euros.
Des écarts moins flagrants
- Dans certains domaines comme l’obstétrique, la différence, bien que toujours présente, est moins notable. Ainsi pour un premier né sans complication, l’accouchement coûte 2 318 euros dans le privé contre 2 592 dans le public.
- Autre exemple, la prise en charge des séances de chimiothérapie : 823 contre 922 euros. A noter que le montant a diminué dans les deux secteurs entre 2011 et 2012.
Qu’est ce qui entraîne ces différences ?
- Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), la justification est claire : les séjours sont plus longs dans le public, les cas plus graves et les patients en situation plus précaires. Mais « cela n’explique pas tout », selon un expert interviewé par Le Figaro : les charges pour le personnel ainsi que le circuit de facturation pourraient aussi être en cause.
- De leur côté, les représentants du privé invoquent les contraintes plus lourdes qui pèsent sur eux. Ainsi, selon Thierry Béchu, secrétaire général de la FHP-MCO : « L’Assurance Maladie paye aux cliniques les actes qu’elles prodiguent en moyenne 20 % à 22 % moins cher que dans les hôpitaux. Cette contrainte économique nous invite à être plus efficients ».
Sources : Etude Atih, La tribune, Le Figaro