Marc Simoncini, le fondateur de Sensee, et Fadi Farah, créateur d’easy-verres, que nous avons interviewé il y a quelques mois, ont le sourire. Les députés de la majorité ont inscrit un double amendement au projet de loi Hamon sur la consommation, qui sera voté lundi 17 décembre à l’Assemblée nationale.
Ces deux amendements portent sur :
- La fin du monopole des opticiens diplômés. Désormais, toute personne pourra développer un fonds de commerce d’optique sans avoir à justifier d’un diplôme d’opticien. Seule condition requise : l’un des salariés de l’entreprise devra être détenteur de ce diplôme ;
- L’obligation faite aux ophtalmologues d’inscrire sur l’ordonnance de prescription de verres les valeurs d’écart pupillaire du patient. Plus qu’un chiffre, il s’agissait d’un véritable verrou à la vente de lunettes à verre correcteurs à distance car l’écart pupillaire est importante pour centrer correctement les verres.
Pour les acteurs du e-commerce, ces deux dispositions laissent entrevoir des perspectives de développement attendues depuis plusieurs années, avec une part de marché qui devrait atteindre rapidement les 10%. Les acteurs de la e-optique affichent en effet des tarifs inférieurs de 30% à 40% inférieurs à ceux pratiqués par un opticien.
Benoit Hamon rappelle que le budget annuel des Français en matière de lunettes et de lentilles est de 81€, le montant le plus élevé de l’Union européenne. En revanche, près de 3 millions de nos concitoyens se privent de lunettes en raison du coût trop élevé, malgré une prise en charge partielle de ces dépenses par les complémentaires santé.
Le syndicat des opticiens, le Synope, argue que l’achat en ligne ne peut pas remplacer un rendez-vous chez l’opticien, ce dernier prenant des mesures de hauteur, d’adaptation de la monture à la morphologie de la personne (par exemple l’accentuation ou l’assouplissement de la branche au niveau du contour de l’oreille). In fine, c’est le consommateur qui tranchera. Sur le site web du quotidien régional Midi Libre, un sondage réalisé en ligne indique que 36% des répondants achèteraient leurs lunettes sur le web (sur 3234 votants au 11/12/2013). Des chiffres qui donnent la banane à MM. Simoncini et Farah.
Sources : Les Echos, Le Journal du Net, Midi Libre
Le saviez-vous ? |
---|
Répartition du chiffres d’affaires des opticiens : – verres : 53% – montures : 25% – solaires : 9% – lentilles : 7% – produit d’entretien pour lentilles : 2% Source : GfK retail and Technology – données 2011. |
Un commentaire :
Les commentaires sont clos.